Nicole, assistante sociale de circonscription, avait durant toute sa carrière professionnelle pressenti un besoin: « accueillir hors les institutions ». Pour cela, il fallait disposer d’un espace, d’un lieu qui fonctionnerait en toute liberté et qui pourrait accueillir, le temps nécessaire, ceux qui en avait besoin. Elle savait que les structures municipales, départementales ou nationales affectées à l’accueil posaient des conditions précises, mais il manquait à l’ensemble des dispositifs, la possibilité de répondre à une demande multiforme n’entrant pas forcément dans les cases habituelles de l’accueil d’urgence ou semi-permanent.
Sa participation aux ateliers des Boutons d’or renforce sa conviction: en étant « chez moi, je peux décider ».
Dans le même temps, il lui fallait concilier l’envie de préserver son propre espace de vie et ce désir d’offrir aux femmes « un espace pour une parole, pour quelles puissent jaillir, une parole qui vient du cœur ou, pour moi, de l’au delà, même si les autres n’ont pas cette référence ».
En juin 1992, elle décide donc de mettre à la disposition de l’association qu’elle venait de créer, les fonds nécessaires à l’acquisition d’une maison. « Les femmes sont venues la visiter, un bouquet de fleurs à la main. Elles ont d’elles mêmes décidé que dorénavant c’est ici qu’elles viendraient. »
La force de Nicole est d’avoir su à partir d’une conviction, et de son charisme personnel, donner corps à un projet puis de se retirer pour laisser à d’autres le soin de faire de La Barque l’espace de vie d’un nouveau projet.
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